Organisation du maquis

Dans la grande forêt enclavée entre les communes de Vyle- Tharoul , Modave, Les Avins, Havelange, Evelette, étaient en position : le Q.G du Groupe 1, les Compagnies 177, 196 et 10001 avec leur P.C. « Bidon 5 ». Dans chaque compagnie, il y avait deux pelotons et dans chaque peloton, trois escouades comptant chacune dix hommes.


Les cabanes

Pour installer les différents services dans les bois, des constructions avaient été réalisées avec des rondins de sapin et des tôles ondulées sous les frondaisons. Ces abris rustiques étaient pratiquement invisibles.

Il n'en était pas de même pour les installations du premier peloton qui prenait position à dix mètres à peine de la lisière ouest de la plaine de parachutage dont il devait assurer la surveillance et la défense. Il s'agissait de construire des refuges de repos qui devaient s'effacer dans la nature verdoyante des bois.

A la ferme Quevrain à Tahier, chaque chef de section recevait cinq tôles ondulées de 1m20 sur 3 mètres et dix gerbes de paille d'avoine. Un arbre couché servait de support dans le fond. Des fagots de bois dressés côte à côte formaient la devanture et les côtés d'un abri. Cet abri n'était pas bien haut de plafond mais très pratique à camoufler parmi les ronces et la bruyère, et de là suffisant pour se coucher.

Les abris par escouades (une dizaine d'hommes), étaient réduits à leur plus simple expression et étaient construits un jour ou deux avant l'arrivée des hommes par leurs chefs. Chaque peloton devait organiser lui-même son installation.

Chacun son poste !

Pour les sentinelles postées ça et là autour de la plaine, le rôle de service entrait en action. Les listes passaient de main en main pour connaître son heure. L'équipe de signalisation, elle, n'était pas remplacée. Sa mission de veille allait de vingt heures à cinq heures du matin. Elle était composée d'un chef d'équipe qui était chargé des émissions optiques en code morse, et de trois porteurs de lampes torches pour la signalisation nocturne.

Pendant la journée, quatre tas de branchages étaient préparés sur la plaine de parachutage, prêts à être embrasés quand il le faudrait. Les ordres donnés à l'équipe de signalisation étaient de faire fonctionner le dispositif lampes à l'approche de tout avion aux abords de la plaine. Quand on se rend compte des nombreux raids de l'aviation alliée vers l'Allemagne qui se déroulaient particulièrement de nuit, cette équipe ne connaissait guère de repos et c'est bien souvent le pouce ankylosé par les signaux envoyés que les hommes rentraient au bivouac.

A peine étaient-ils assis sous ce couvert vulnérable que l'eau commença à dégouliner partout. Finalement, il fallut s'accroupir pour éviter un bain vraiment pas agréable. Le cœur, quant à lui, avait chaud et au besoin, la petite plate du caporal venait ranimer la flamme sacrée du devoir !

Les missions du premier peloton étaient les suivantes :

1) La signalisation de la plaine de parachutage « La Baleine ».

2) La défense au nord, au sud et à l'ouest. L'est était une partie non boisée.

3) L'organisation du ramassage des containers et des parachutes.

4) Le transport par camion selon un itinéraire tracé et préparé jusqu'au point de déchargement dans les bois. Les hommes du deuxième peloton participaient à ces ramassages et transports.

Les autres compagnies avaient la charge de surveiller et de tenir leur position en forêt selon les emplacements prévus. Des pelotons de guérillas, de sabotages, de patrouilleurs partaient en mission de jour comme de nuit selon les ordres du poste de commandement.

Des agents de liaison, souvent très jeune, voyageaient entre le P.C et les différents emplacements pour transmettre les messages (certains hommes ne se connaissent même pas et ne se rencontrèrent qu'au rassemblement lors de la libération. Ceci, montre la discrétion absolue dans le maquis).

Quant au service médical, chaque jour, matin et soir, deux infirmières quittent le château des comtesses de Meeus à Vyle, siège de la Croix-Rouge du groupe, pour visiter les différents pelotons dans les bois.

Le bois quant à lui, en surplus des sentinelles nombreuses, était également surveillé grâce à la bonne collaboration du garde chasse nommé "Arthur".

Une compagnie de l'A.S comptaient environ 90 hommes, 30 par peloton et 10 par escouade.

La nourriture

Dans le maquis, les maquisards pouvaient profiter tous les jours de la viande, des patates, de légumes... Par la voie d'agents de liaison venant de Bruxelles, le chef du refuge recevait de l'argent pour payer les marchandises et les bêtes tuées à la ferme Quevrain qui servait de cuisine pour le maquis.

Une anecdote au maquis fut le peket (Genièvre Wallon) qui passait entre les hommes.

Lors des moments les plus dures, les hommes se contentaient de boîte de Thon et de quelques rassades de peket. Bien que le maquis fût bien approvisionné grâce à la famille Quevrain, certains jours étaient difficiles et les maquisards se serraient la ceinture !

L'état-major (P.C) du maquis, installer dans un château de Libois à proximité du bois, recevait ses vivres par une famille (Minette) de ce village.

Des salopettes sur mesure !

Gilbert Biss, ancien agent de liaison du maquis, racontait un jour à Gaëtan Bovy, que les hommes retaillaient en plein bois leur salopette qui a sa réception était trop grande ou trop petite. Un peu de fil blanc et une aiguille, et hop la salopette de lin grossière pouvait être revêtue.

Les brassards tricolores étaient également fabriqués par des vaillantes dames du voisinage et son patch peint au ripolin.

L'organisation administrative des opérations

La paperasse comprenant l'organisation du refuge Baleine ont deux parties bien distinctes:
1) les actions effectuées par les compagnies, qui sont de la guérillas
2) onze feuilles qui concernent uniquement la plaine de parachutage, qui est la principale mission du maquis.

Le Car-parc...

Oui, dans le maquis, il fallait aussi un moyen de locomotion pour les compagnies en fonction de leurs missions respectives. Ceux-ci étaient garés et camouflés dans une clairière du Grand-Taillis et sous la bonne garde du Sergent Shram.
Les véhicules étaient les suivants:- 2 voitures de grosses cylindrées (pour les supérieurs)
- 2 motos 250 cc et quelques vélos (patrouilleurs, liaisons...)
- 1 camion qui servait pour la réception des fûts parachutés et du transport du matériel- du matériel de garage...
A.S BALEINE-CONDROZ 2019
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