Résumé Historique
I -La Légion belge (LB) :
Il convient de relater brièvement les débuts de la LB et le cheminement qui a conduit à la création du Corps Franc Belge d'Action Militaire (CFBAM).
C'est en août 1940 que le capitaine commandant Charles Claser, grièvement blessé le 28 mai 1940 et soigné dans une famille, avait mis sur pied la Légion Belge (LB).
Charles Claser était né le 27 juillet 1901 à Alost. Trahi par le redoutable traître Prosper De Zitter, l'homme à la phalange amputée, dit le « Capitaine Jackson », Charly Claser après avoir été incarcéré à la prison d'Etterbeek, puis de Saint-Gilles et de Forest sera en février 1944 emmené en Allemagne vers le camp d'Esterwegen avec de nombreux compagnons de la Légion Belge.

Charles Claser
''
Quand '', dira le docteur André, ''angoissé de voir s'éteindre ce grand
Belge, qui était devenu mon ami intime, je le vis emmené vers le
crématoire, j'eus l'impression que notre Patrie perdait le meilleur de
ses enfants''.
Le 15 mars il sera transféré à la forteresse de Gross-Strehlitz, puis au camp d'extermination de Gross-Rosen en Silésie, réduit à un état squelettique il s'y éteindra le 12 décembre 1944. Un témoin, le docteur André, nous dit dans ses mémoires: "quand je le vis emmené vers le crématoire, j'eus l'impression que notre Patrie perdait le meilleur de ses enfants ''.
Vers la même époque, sans s'être concertés, Robert Lentz, colonel BEM de réserve, avait fondé l'Armée Belge Reconstituée (ABR).
Robert Lentz était né à Gand le 20 octobre 1885, il fut arrêté à son
domicile le 8 mai 1941 et incarcéré à la prison de Saint-Gilles,
transféré en Allemagne il aboutira le 23 janvier 1945 au camp de
concentration de Sachsenhausen jusqu'au 25 avril 1945 où il participa à
la "marche de la mort".
Enfin libéré le 4 mai 1945 il rentre à Bruxelles le 13. La santé ruinée il s'éteignit le 10 novembre 1949 à Bruxelles.

Robert Lentz
Général
Deleuze: ''le Lentz des deux campagnes, le Lentz de la Résistance, le
Lentz de la captivité, le Lentz de tous les jours''.
Ces deux mouvements de Résistance armées décidèrent de joindre leurs forces afin d'avoir plus d'efficacité, et prirent le nom unique de Légion Belge (LB)
A ce moment, la LB se compose d'un état-major central (EMC), instrument direct de commandement, d'une organisation de combat (OC), d'une organisation politique (OP) et de service. Quatre hommes la dirigent collégialement : Claser, le fondateur ; Lentz, chef de l'organisation de combat ; le lieutenant de réserve Charles Vander Putten responsable de l'organisation politique et remplaçant de Claser ; enfin, le lieutenant de réserve André Boereboom chargé des services et suppléant de Lentz.
L'organisation de combat, s'étend à tout le territoire national ; celui-ci est, fin 1941, divisé en trois zones ; la zone I couvre la partie néerlandophone du pays ; la Zone II comporte Bruxelles et une partie du Brabant ; la Zone III enfin englobe les provinces wallonnes.
Si, à sa création en 1940, la LB visait plus le maintien de l'ordre au départ des troupes d'occupation que la lutte contre celles-ci, fin 1941, son caractère de mouvement de Résistance armée s'affirme. Mais la notion de maintien de l'ordre n'en subsistera pas moins, ne serait-ce qu'en arrière-pensée chez certains dirigeants ; elle est, pensons-nous, à l'origine du différend qui opposera le mouvement aux autorités belges de Londres. La personnalité de Claser accentuera le désaccord : le fait que ce compagnon de promotion du roi Léopold III à l'Ecole militaire, préconisait l'idée du renforcement du pouvoir royal ne pouvait que le rendre suspect à leurs yeux.
Les effets de la méfiance qui s'installe entre les dirigeants de la LB et les autorités belges de Londres, seront encore accentués par la précarité - pour ne pas dire l'inexistence - des liaisons directes entre le mouvement et la Grande-Bretagne. Aussi, imagine-t-on le soulagement et la joie de Claser lorsque le capitaine BEM Jean Cassart, parachuté le 3 octobre 1941, avec pour mission de se mettre en relation avec les divers mouvements de Résistance, de promouvoir le sabotage et de faire rapport à Londres dès que possible, le contactera. Trahi par un des membres de la section de Louvain du service « Luc », Cassart sera arrêté par la police allemande le 13 décembre 1941.
Un indice de la méfiance des autorités belges de Londres envers la LB apparaît dans l'ordre de mission de l'agent Oscar Catherine, parachuté en Belgique pour le compte de la Sûreté de l'Etat ; ce document, daté du 3 décembre 1941, dit : « ne donner aucune aide à des formations de regroupement militaire sans en avoir référé au préalable à la Sûreté de l'Etat. »
L'arrestation de Cassart avait en quelque sorte ruinée l'espoir que caressaient les dirigeants de la LB de voir le gouvernement belge informé rapidement et objectivement à son sujet. Aussi, lors d'une réunion de commandement, décident-ils que Claser se rendra à Londres, non seulement pour informer les autorités belges sur l'organisation, mais également pour leur dépeindre la situation exacte du pays et obtenir des instructions précises concernant l'aide à apporter aux troupes alliées en cas de débarquement.
Parti le 17 mars 1942 en compagnie de l'agent parachutiste comte Philippe de Liedekerke, arrivé à Londres le 18 juillet, Monsieur Rose, - c'est le pseudonyme de Claser, - s'entretiendra notamment avec Paul-Henri Spaak faisant fonction de Premier ministre. Un plan d'utilisation de la LB dans le cadre d'un débarquement au printemps 1943 est élaboré conjointement par les spécialistes de la 2ème section du Ministère de la Défense nationale et du Special Operations Executive (SOE), traduit en un ordre de mission que le sous-secrétaire d'Etat à la Défense nationale Henri Rollin signera le 5 août 1942
Claser apprend aussi qu'une équipe d'agents parachutistes sera mise à sa disposition pour assurer la liaison avec Londres ; il s'agit de la mission « Springbok » des sergents Nestor Bodson et Jean Steckmans.
Claser a tout lieu d'être satisfait ; il possède un ordre de mission des autorités belges, a reçu la promesse de recevoir tout l'appui matériel possible et a le ferme espoir que le problème crucial des liaisons sera bientôt résolu. Il quitte Londres le 8 août par une ligne de transmission terrestre du SOE et arrive à Bruxelles le 29 du même mois.
II - L'Armée de Belgique (A.B.R.) :
Ce sera le colonel Jules Bastin, qui avait pris la succession de Claser, qui fera de la Légion Belge en 1942 l'Armée de Belgique. Le colonel Jules Bastin né à Roux le 29 septembre 1891 sera arrêté pour la troisième fois le 25 septembre 1943 et décéda au camp de Gross-Rosen le 1er décembre 1944.
III - L'Armée Secrète (A.S.) :
Le 1er juin 1944, l'Armée de Belgique prit l'appellation d'Armée Secrète (AS), par laquelle elle reste connue actuellement, l'Armée Secrète était alors sous le commandement du général Jules Pire.

Général Jules Pire
Henri
Bernard: ''Sur son lit de mort, le grand chef fut promu par le roi,
Grand Cordon de l'Ordre de Léopold; il est le seul Belge qui reçut, pour
faits de guerre, la plus haute distinction nationale au cours du second
conflit mondial. À ses funérailles, les drapeaux des troupes régulières
et des unités clandestines s'inclinèrent, cravatés de crêpe, devant la
dépouille glorieuse avec respect et ferveur''.
Les statuts :
L'Armée Secrète qui avait la confiance absolue du gouvernement belge de Londres, opéra toujours sur ordre de celui-ci.
Composée de toutes les couches de la population l'AS s'est toujours tenue à l'écart des questions politiques.
En vertu de l'instruction intitulée "Cheval de Troie" le gouvernement de Londres lui avait conféré un statut militaire officiel qui différenciait ainsi l'AS des autres mouvements de Résistance.
Les opérations :
L'AS fut très active sur le terrain et mena de nombreuses actions stratégiques et tactiques telles que:
* Sabotages dès la fin de 1943 en prévision du débarquement des Alliés et qui se sont intensifiés dès le 6 juin 1944.
* Opérations de harcèlement armé dès le début de septembre 1944.
* Actions d'anti-destruction qui, en maintenant intact les infrastructures utiles, ont apporté une aide efficace à la libération de la Belgique.
Les sacrifices :
Près de 5.000 membres de l'Armée Secrète belge ont péri au service de leur patrie, assassinés et torturés par les services nazis, ont été fusillés ou sont morts de mauvais traitements en captivité, ou bien sont tombés dans les combats de la Libération.

Insigne de l'Armée Secrète